Le tour du Mont-Blanc en peinture n°22
L’alpinisme, La peinture, Les gens d’ici, Les guides

Effets matinaux sur le Mont-Blanc de Courmayeur
1996 – Huile sur toile – 73 x 100
L’article en images
Mont-Blanc n° 22
Effets matinaux sur le Mont-Blanc de Courmayeur
Tout commence par un beau matin d’octobre sur la route conduisant à Aoste. À la sortie du tunnel du Mont-Blanc, côté Courmayeur, la montagne resplendit dans l’or d’un soleil levant sans pareil. C’est l’une de ces lumières d’automne que les gens du pays apprécient particulièrement où l’air est transparent et l’atmosphère sans voile. Il nous semble pouvoir toucher de la main les rochers, les séracs… La route descend sur Entrèves, passe le premier virage en épingle et dirige le regard sur le glacier de la Brenva ce jour-là illuminé d’un éclairage « dément ». Qu’est-ce qui se passe ?
Un papier et un crayon sont rapidement trouvés dans la boîte à gants de la voiture qui roule maintenant au ralenti. Vite, il faut noter les couleurs puisées dans le jaune et le rouge puissants de l’ocre, l’intensité des valeurs que l’œil a captées mais que la mémoire pourrait oublier.
La très haute montagne, avec ce Mont-Blanc de Courmayeur, s’est trouvée dépositaire de ces teintes fortes, presque volcaniques d’un début de matinée ensoleillé. De l’ouest, arrivent néanmoins des nuées denses qui n’annoncent rien de bon. On perçoit la violence du vent qui, à près de 4000 mètres d’altitude, soulève la neige pour mieux la rabattre plus loin.
Mais la face est, avec un glacier éblouissant de lumière, fait écho aux nuages que le couteau du peintre a balayés de médium jaune et blanc de titane.
Peinture : Lionel Wibault
Texte : Joëlle Dartigue-Paccalet