Vue du Mont-Blanc en face nord par Lionel Wibault

Du brun et du bleu, c’est tout ! Pas d’autres teintes que les dégradés de ces deux couleurs complémentaires. Avec un graphisme moderne, cette bichromie voulue par l’artiste compose une belle harmonie, celle qu’on découvre en haute altitude : du brun pour les rochers, du bleu pour le ciel et la neige !

Naïve cette toile ? Réflexions et interrogations se révèlent pourtant le préalable absolument nécessaire à une création moderne. Rien n’est laissé au hasard, tout est calculé par l’artiste, de l’épaisseur du trait à l’intensité de la couleur, de la transparence laissée sur la partie basse de l’œuvre à la densité et la brillance donnée à la neige et à la glace illuminées par le soleil.

Point culminant, le sommet du Mont-Blanc semble être devenu le point de convergence des diagonales ascendantes figurées par les reliefs rocheux et par les ombres bleues des crevasses et des séracs. En contraste, le ciel a pris une teinte brune très sombre, comme traité par un filtre de photographe. La matinée s’avance. Déjà le refuge Vallot est inondé de lumière tandis que le refuge des Grands Mulets dort encore dans l’ombre froide de la montagne.