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L’hôtel de l’Arveyron et la famille Simond

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5 générations derrière Jules et Joséphine.

Pendant de nombreuses années, la clientèle des grands hôtels de Chamonix a apprécié les promenades vespérales en fond de vallée conduisant vers une « crémerie » où l’on pouvait se régaler de larges tartines beurrées et de lait frais. Enfants, parents et domestiques y sont conduits par les voituriers depuis les hôtels luxueux pour le « Five o’Clock » où ils découvrent avec bonheur les bons produits de la campagne, du lait, de la crème et des confitures maison.

L’article en images

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    La Crémerie du Bouchet, futur hôtel de l’Aveyron

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    Un premier agrandissement

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    L’hôtel de l’Aveyron dirigé par Marthe et Albert.

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    L’hôtel de l’Arveyron désormais chauffé et accessible à la clientèle toute l’année.

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    Jules et Joséphine Simond

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    Jules Simond exerce aussi le métier de guide. Ici sur la Mer de Glace

    Pendant de nombreuses années, la clientèle des grands hôtels de Chamonix a apprécié les promenades vespérales en fond de vallée conduisant vers une « crémerie » où l’on pouvait se régaler de larges tartines beurrées et de lait frais. Enfants, parents et domestiques y sont conduits par les voituriers depuis les hôtels luxueux pour le « Five o’Clock » où ils découvrent avec bonheur les bons produits de la campagne, du lait, de la crème et des confitures maison.

    C’est dans ce contexte que naît la Crémerie du Bouchet, futur hôtel de l’Arveyron, une simple bâtisse de bois à l’époque, construite par Jules et Joséphine Simond. Grâce à leur expérience au refuge de Pierre à Bérard, ils souhaitent créer leur propre affaire familiale.

    En 1935, on agrandit l’établissement en surélevant le bâtiment d’un étage afin de créer quelques chambres. Mais le bâtiment de bois, structure légère conçue pour l’été seulement, n’est pas prévu pour être chauffé. Ses volets ne s’ouvrent qu’à la belle saison. Pour l’approvisionnement en eau, une adduction de fortune est établie depuis l’Arveyron. Parfois, le torrent déborde et l’eau devient laiteuse, chargée de particules arrachées au glacier. Pourtant, la clientèle adore ces petits goûters servis dans un parc naturel d’épicéas et de parterres fleuris où l’on a disposé les tables recouvertes de nappes blanches.

    Un jeune berger valaisan est chargé de s’occuper des vaches qui paissent à proximité dans les communaux. Au rythme de deux traites par jour, on est assuré de servir du lait et des produits laitiers de grande fraîcheur. Toute la famille s’active : Joséphine prépare de grandes marmites de chocolat et des bouteilles de limonade maison. Les enfants emplissent les ramequins de crème fraîche ou de petites coquilles de beurre. Parfois un musicien anime le goûter avec son violon.

    Mais la guerre de 1939-45 met un terme cette belle aventure : le bâtiment est réquisitionné par les troupes italiennes qui contrôlent le pont de l’Arveyron.

    Lorsque Marthe, la fille de la maison, et son mari Albert Schmitt reprennent l’affaire, tout est à recommencer. Albert, un « gars du bâtiment », s’occupe des travaux tandis que Marthe gère… tout le reste. L’établissement prend le nom d’hôtel de l’Arveyron par nécessité commerciale imposée par les Logis de France. À l’étage, sept chambres confortables sont maintenant installées.

    Après le départ de Marthe et Albert, qui cèdent la place à leurs enfants, et malgré les difficultés – modernisations nécessaires, agrandissements et mises aux normes – les murs de l’hôtel de l’Arveyron nous soufflent un air de satisfaction d’un travail bien accompli : l’affaire a pu rester dans la famille pendant cinq générations successives.

    Texte rédigé grâce aux témoignages et photos recueillis auprès de Marthe Schmitt.