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C… comme Carlaveyron – vos rues de A à Z

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Plateau situé vers 2000 mètres d’altitude et d’une superficie de 400 hectares, le site de Carlaveyron ne se laisse pas approcher si facilement. Près de trois heures seront nécessaires aux courageux randonneurs pour atteindre ce site remarquable, tant par sa beauté que par son histoire, son emplacement et son environnement géologique.

Diaporama de l’article

  • Légende photo :

    Carlaveyron en 1950

  • Légende photo :

    Les chalets d’alpage en hiver dans les années 1950

  • Légende photo :

    En été (années 1940) les écuries d’alpage de Carlaveyron avec bergers et… les porcs que l’on engraisse au petit-lait.

  • Légende photo :

    2015 – Ruines des anciens bâtiments d’alpage abandonnés et rapidement tombés.

  • Légende photo :

    2015 – Le site de l’alpage de Carlaveyron. On y distingue les traces des anciens bâtiments.

  • Légende photo :

    La linaigrette, reine des terrains marécageux en montagne. Ses petits plumets blancs sont particulièrement photogéniques.

     

    Plateau situé vers 2000 mètres d’altitude et d’une superficie de 400 hectares, le site de Carlaveyron ne se laisse pas approcher si facilement. Près de trois heures seront nécessaires aux courageux randonneurs pour atteindre ce site remarquable, tant par sa beauté que par son histoire, son emplacement et son environnement géologique.

    Historiquement, Carlaveyron est un alpage appartenant aux familles des Houches. Une cinquantaine de têtes de bétail, vaches laitières, mais également chèvres et brebis montent à Chailloux au début juillet. Versant à l’adret, la neige y fond plus rapidement et l’herbage plus précoce. Au début août, on conduit le troupeau à Carlaveyron (versant ubac) par l’Aiguillette. Une chavanne et une écurie y sont bâties en pierres sèches.

    Carlaveyron est aujourd’hui classé en réserve naturelle et inclus dans l’ensemble de la réserve des Aiguilles Rouges. Ce site magnifique a néanmoins été convoité par deux fois (en 1949 et en 1980) par des promoteurs de remontées mécaniques. Un gros porteur depuis Taconnaz, des télésièges et autres téléskis… seraient autant de balafres dans le paysage fabuleux de Carlaveyron, domaine de la linaigrette et du carex !

    Installé dans un amphithéâtre glaciaire, la réserve naturelle de Carlaveyron s’apparente à un jardin aquatique composé de ruisselets, lacs, marais, tourbières et « gouilles », nom local désignant de petits plans d’eau.

    La partie haute est réservée aux glaciers qui ont façonné le plateau. Humidité et altitude déterminent l’implantation d’une flore spécifique et rare. Tourbières et bas-marais accueillent les larves de cordulie des Alpes, une libellule qui affectionne les milieux tourbeux d’altitude où pousse le droséra, le rubanier à feuilles étroites ou encore la laîche de Magellan, rareté végétale pré­sente en France uniquement en Savoie et Haute-Sa­voie. C’est également le territoire de la grenouille rousse et du triton alpestre qui, en période de reproduction, revêt sa livrée nuptiale, ventre rouge feu et retrouve sa mare pour une ponte biennale.

    À l’extrémité ouest, secteur de la Vogealle, le tétras-lyre fréquente une mosaïque de milieux où se succèdent les landes à myrtilles et rhododendrons et les pelouses alpines sèches. A la période des beaux jours, bouquetins des Alpes et chamois se régalent de myrtilles et s’abreuvent au lac de l’Aiguillette.

    Dans le prolongement de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges, sur le flanc nord-ouest, la hêtraie-sapinière des gorges de la Diosaz abrite des espèces rares et menacées. C’est dans les combes humides, les ravins ombragés et les rochers de gneiss recouverts de tapis de mousse que le lynx cohabite avec la gélinotte des bois, l’aigle royal et le pic tridactyle.

    (Sources : Les alpages de la Vallée de Chamonix par Joëlle Dartigue-Paccalet et article ASTERS)

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