Clair-Obscur

Surplombant de plusieurs centaines de mètres le sommet du Buet, le spectateur contemple ces deux magnifiques chaînes de montagne, les Aiguilles Rouges d’une part, et les aiguilles de Chamonix d’autre part. Bien que d’une altitude différente, deux farandoles parallèles de pics et d’aiguilles semblent ainsi s’amuser, chacune autour de son point culminant – L’Aiguille du Pouce et le Mont-Blanc – tandis que, entre les deux, la profonde dépression de la vallée de Chamonix disparaît sous les vapeurs abricot posées par le peintre. Le violet terne et délavé des nuages accentue la lumière orangée du ciel qui vient lécher sournoisement les nuées basses et donner un pâle reflet rosé aux glaciers suspendus en face nord des Aiguilles Rouges.

Cette toile rappelle certaines œuvres de Franz Schrader, fondateur en 1898 de la Société des Peintres de Montagne laquelle compte maintenant plus de cinq cents artistes. Pourtant la montagne reste un sujet difficile à traiter et n’a pas encore sa vraie place dans le monde de l’art. Outre Marcel Wibault (le père de Lionel), quelques grands noms émergent toutefois, avec des œuvres magistrales : Loppé, Contencin, Communal, Cariffa ou Abrate…