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Le déneigement d’autrefois

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Jusque dans les années 1950, la circulation routière à Chamonix était très faible. Enfant, devant ma maison natale des Montquarts, je ne voyais passer sur ce que l’on appelait à l’époque « la grande route » que de rares voitures et de temps en temps le car de service local. Le déneigement de cette route reliant le Fayet à la vallée de Chamonix était assuré par un gros tracteur à quatre roues motrices provenant des surplus de l’Armée américaine et appartenant à la direction départementale des Ponts-et-Chaussées. Vu par Guy Cachat

Diaporama de l’article

  • Légende photo :

    Déblayage de la patinoire avec les premiers engins motorisés issus de mal Grande Guerre

  • Légende photo :

    Déneigement avec la herse ou triangle

  • Légende photo :

    Déneigement à la pelle à l’aide d’une luge à bras

  • Légende photo :

    Le hameau des Mouilles

  • Légende photo :

    Les maisons des Chosalets sous la neige

  • Légende photo :

    Une belle partie de ski-jöring sur la route

    Jusque dans les années 1950, la circulation routière à Chamonix était très faible. Enfant, devant ma maison natale des Montquarts, je ne voyais passer sur ce que l’on appelait à l’époque « la grande route » que de rares voitures et de temps en temps le car de service local. Le déneigement de cette route reliant le Fayet à la vallée de Chamonix était assuré par un gros tracteur à quatre roues motrices provenant des surplus de l’Armée américaine et appartenant à la direction départementale des Ponts-et-Chaussées.

    Celui-ci tirait une étrave métallique que l’on appelait plus couramment le triangle. Repliable selon les nécessités du parcours, il était manœuvré à l’arrière de ce dispositif à l’aide de deux grosses manivelles et par 2 hommes assis sur l’arrière du dispositif. Après l’ouverture de cette route, reliant Le Fayet à Vallorcine, ce tracteur ouvrait la route de Montroc le Tour et les artères principales de la ville de Chamonix pour le compte de la commune.

    Je me souviens que lors des grands concours de saut à ski organisés au tremplin du Mont des Bossons, ce gros chasse-neige était également sollicité pour réaliser des places de parking dans les champs aux alentours de l’école des Bossons. Il fallait en effet trouver de la place pour accueillir les voitures et les autocars bondés de spectateurs qui affluaient à cette époque de toute la région Rhône-Alpes pour voir les sauts spectaculaires que pouvaient réaliser ces grands champions de ski venus de toute l’Europe pour s’affronter.

    Les petites routes et chemins des villages étaient déneigés avec les mules et les petites étraves en bois fixe avec des pierres dessus pour lester le dispositif. Dans mon village des Bossons, mon grand-oncle Fernand Simond dit Fernand des Rives était le déneigeur attitré de ce secteur, avec sa mule et son triangle en bois. Aux Chosalets à Argentière, c’est Édouard Ravanel qui ouvrait les chemins avec son cheval. Dans les rues de Chamonix, la neige s’entassait couche après couche, malgré le passage du chasse-neige. Les bordures de neige envahissaient les trottoirs que les commerçants peinaient à enlever.

    Les cantonniers de la commune faisaient de leur mieux pour casser la glace et la neige durcie à l’aide de pioches, de pelles et d’huile de coude ! La neige était évacuée vers la décharge naturelle de l’Arve, sur des glisses tirées par des hommes ou sur des tombereaux équipés de lugeons et tirés par des chevaux.

    Extrait du livre « 50 ans de déneigement » de Guy Cachat et auquel j’ai eu le plaisir de collaborer