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Les greniers ou remises

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Appelées greniers ou remises… ces constructions en maçonnerie, quasiment sans ouverture, ont été trop souvent transformées, malheureusement. Mais celles qui sont restées intactes témoignent, d’une élégante façon, de la vie pastorale d’autrefois. Pour y accéder, il faut emprunter les hautes marches de granit conduisant à la lourde porte métallique dont les encadrements, comme ceux des petites fenêtres, sont taillés dans le plus dur des rocs du pays : le granit.

Diaporama de l’article

  • Légende photo :

    Grenier aux Grassonnets

    Petite ouverture gardée par des barreaux de fer et un volet métallique épais.

    Au-dessous, une niche abrite la Vierge protectrice.

  • Légende photo :

    Grenier double aux Frasserands : deux propriétaires se sont associés pour construire ensemble leurs deux greniers en symétrie. Une économie de construction, d’entretien de toiture…

  • Légende photo :

    Aux Frasserands, une magnifique volée d’escalier aux hautes marches de granit. Belle ferronnerie pour la rambarde.

  • Légende photo :

    À Servoz, imbriqué dans un ensemble de mazots et granges où domine le bois, un grenier aux murs de pierre et aux encadrements de granit, peu habituels ici.

  • Légende photo :

    Aux Bossons, une remise typique restée debout malgré l’environnement constitué de chalets de facture plus moderne.

  • Légende photo :

    Rescapée de la folie de l’immobilier, la remise près du bassin d’Argentière est restée inchangée !!! Le lavoir de la carte postale date de 1929 et a été remplacé par une petite vasque ronde en granit.

    Appelées greniers ou remises… ces constructions en maçonnerie, quasiment sans ouverture, ont été trop souvent transformées, malheureusement. Mais celles qui sont restées intactes témoignent, d’une élégante façon, de la vie pastorale d’autrefois. Pour y accéder, il faut emprunter les hautes marches de granit conduisant à la lourde porte métallique dont les encadrements, comme ceux des petites fenêtres, sont taillés dans le plus dur des rocs du pays : le granit.

    À la fin du XIXe siècle-début du XXe, remplaçant ou complétant les sommaires abris de bois où se rangent les outils agricoles, les chars à foin et autres tombereaux, les remises sont désormais construites en pierre, véritables forteresses contre les incendies. Chaque famille possède la sienne et y entrepose le grain, mais aussi et surtout les papiers importants, les objets précieux et les vêtements de fête.

    Extérieurement, on retrouve, dans ces petites bâtisses, certains éléments des maisons construites à la même époque, selon le modèle de la « maison chamoniarde » : murs en pierre crépis à la chaux, garde-corps en ferronnerie et encadrements de granit de chacune des ouvertures, grandes ou petites.

    Gardienne virtuelle de la maison et de tous les biens de la famille, la Vierge y a sa place d’honneur, statuette simple issue de l’art traditionnel montagnard, dans une niche créée à son intention sur la façade.

    La toiture en ardoises du pays ou en tôle d’acier, se double parfois d’un plafond rempli de sable, jouant un rôle non négligeable de défense matérielle contre le feu.

    Sur la remise des Grassonnets, deux dates ont été gravées dans la pierre apparente des murs : « 1893 » au-dessus de la porte ; et « JR 1832 » au-dessus d’une niche arrondie abritant autrefois probablement une statuette de la Vierge. La façade nord est aveugle et la façade est ne comporte qu’une petite fenêtre en pignon. Pour chacune de ces ouvertures, d’épais barreaux de fer en interdisent l’intrusion.

    La remise de Servoz, imbriquée dans un ensemble de mazots et de granges où domine le bois, ne se remarque que par sa façade maçonnée où l’épaisse porte de bois s’inscrit dans un cadre de granit comme la lucarne qui la surplombe.

    La double-remise des Frasserands, assez gros bâtiment à l’abri des regards, est constituée de deux remises adossées l’une à l’autre suivant l’aplomb de faîtage, et appartiennent à deux propriétaires. L’ensemble très harmonieux présente une symétrie parfaite, comme calculée au centimètre : les escaliers de granit se font face, en miroir ; les lourdes portes métalliques disposent de la même armature croisée ; les fenestrons latéraux dessinent des profils identiques. Cette bâtisse étonne par ses dimensions. Elle propose un étage supplémentaire où, au-dessus de chaque fenestron, une niche a été prévue pour abriter la statuette traditionnelle. En rez-de-jardin, sous les marches de chacun des deux escaliers, s’ouvre une cave qu’éclaire une petite fenêtre défendue par de solides barreaux de fer.

    La remise près de l’ancien lavoir-abreuvoir d’Argentière, ressemble à une maison de poupée. En extérieur, trois ou quatre marches et un palier de granit conduisent à la traditionnelle porte métallique flanquée de deux petites fenêtres aux encadrements de granit.