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Le téléphérique de Lognan Les Grands Montets

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Après la dernière guerre mondiale, les « Trente Glorieuses » autorisent tous les investissements, toutes les constructions, tous les projets.

Il faudra néanmoins attendre 1960 pour que le projet du téléphérique de Lognan commence vraiment à sortir des cartons.

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    Eté 1961 – Construction de la gare de la Croix de Lognan

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    Une équipe dans la benne de service

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    Montage spectaculaire de P4 : 80 mètres de haut, 120 tonnes

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    1961 : Montage de la ligne de service P4

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    Première cabane au col des Grands Montets déduite par la tempête

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    1962 : deuxième cabane de chantier au col des Grands Montets

    Après la dernière guerre mondiale, les « Trente Glorieuses » autorisent tous les investissements, toutes les constructions, tous les projets. Il faudra néanmoins attendre 1960 pour que le projet du téléphérique de Lognan commence vraiment à sortir des cartons.

    Cet été-là, la Montagne (l’alpage) de Lognan est louée, pour la dernière fois sans doute, par Roger Bossonney.

    Parallèlement, pour la construction du téléphérique, les dés semblent jetés, les relevés de géomètre réalisés et les premières coupes de bois pour le passage des pylônes effectuées. De nombreux Algériens sont embauchés pour déboiser l’emprise de la piste de la Pierre à Ric, l’armée récupérant le bois des coupes. Sur ce trajet de descente à skis, se trouve la Pierre à Ric, gros bloc erratique tirant son nom du propriétaire de l’hôtel du Globe à Argentière qui avait construit une cabane à proximité et installé une buvette. Ce bloc est laissé en état tandis qu’un énorme bloc voisin, la Pierre à Cachat, est miné.

    Dès le printemps suivant, le montage des premiers pylônes est entrepris, après que leurs emplacements, noyés sous quelque six mètres d’épaisseur de neige, aient été dégagés à la pelle !

    L’été 1961 est mis à profit pour réaliser, dans l’urgence car la belle saison est courte, les multiples travaux urgents indispensables. La gare d’arrivée est construite à la Croix de Lognan. Les planches de coffrage du bâtiment sont récupérées et réutilisées pour bâtir, à côté, une petite cabane, prémisse de la future Chavanne, cantine des ouvriers.

    Ce même été 1961, une ligne de service est mise en place pour les travaux de construction du pylône n°4, baptisé P4, d’une hauteur de quatre-vingts mètres pour cent vingt tonnes d’acier !!!

    Parallèlement, une première cabane de chantier est érigée au col des Grands Montets, posée sur la neige et arrimée au sol par des broches à glace. Un seul jour est suffisant aux ouvriers pour édifier cette petite cabane… et malheureusement un seul jour de grosse tourmente de vent d’est sera suffisant pour – presque aussitôt – la détruire.

    L’été suivant (1962), une nouvelle construction verra le jour, assise solidement cette fois-ci sur les contreforts rocheux du col.

    Le premier tronçon de la remontée mécanique est ouvert dès l’été 1962, tandis que le deuxième est mis en circulation le 23 décembre 1963 pour une première saison hivernale très peu enneigée. Pourtant les skieurs affluent très vite : « En décembre 1963, les quais d’arrivée des Grands Montets n’étaient pas tout-à-fait terminés. Aussi fallait-il stabiliser la benne avant de faire débarquer les passagers. »

    En juin 1964, une avalanche engloutit trois pylônes et la station motrice d’un petit téléski tout juste construit qui montait les skieurs du Rognon au Col des Grands Montets. Sur ce nouveau domaine skiable, les conditions sont parfois assez difficiles, la météo souvent défavorable et les risques d’avalanche affaire courante. Le travail des pisteurs exige une grande connaissance de la montagne et de la neige. Il faut parfois compter sur la chance.

    « Après une première descente de reconnaissance du Point de Vue, on avait pris la décision d’ouvrir la piste. Mais il fallait, au préalable, dégager à la pelle les marches d’escalier, à l’époque simplement taillées dans la pente. C’est le temps qu’il a fallu à l’avalanche pour se déclencher et partir. Enorme, elle s’est détachée sur une cassure de quatre mètres de hauteur et presque huit cent mètres de longueur. On l’a vue depuis le village d’Argentière, et notamment depuis le Tremplin où des jeunes du club étaient venus à l’entraînement. »

    « Pour déclencher, les pisteurs utilisaient de la dynamite dont ils remplissaient des boîtes de conserve ou des morceaux de vieilles perches de téléski. Quelquefois, la charge ne partait pas et il fallait aller la rechercher… »

    Et puis, en guise de balises, on utilisait de simples troncs de jeunes mélèzes à peine écorcés !

    Extrait des brochures du patrimoine 1997 – Autrice : Joëlle Dartigue-Paccalet