Diaporama de l’article
Paris est la station qui, la première, a fait l’ouverture car Paris est par l’un de ses établissements des Champs Elysées, le Palais des Glaces, une petite station de sports d’hiver qui a d’ailleurs reçu les équipes chamoniardes il n’y a pas très longtemps. Paris a organisé au début de l’hiver une intéressante exposition des sports d’hiver où nous avons pris plaisir à contempler la rétrospective du ski. Le Savoyard de Paris a donné en son temps un compte-rendu de cette manifestation et nous ne voulons y revenir aujourd’hui que pour signaler l’erreur de nos grands magasins qui s’affirmait à chaque stand.
Vous avez pu voir en effet un grand étalage de lainages et de superbes mannequins pour les mettre en valeur. Ces mannequins que des profanes n’ont pas manqué d’admirer m’ont paru aussi ridicules en leur accoutrement que le Tartarin qui, aux grandes vacances, éprouve le besoin de brandir un alpenstock dès la gare de Lyon. Les costumes présentés, s’ils étaient tous fort élégants, étaient tous aussi peu confortables qu’on les puisse souhaiter. Je sais fort bien que nos stations hivernales sont fréquentées par quantité de poules de luxe qui vont y faire admirer la rondeur de leurs petits païens et l’ondulation de leurs hémisphères postérieurs. Pour celles-là, des couleurs qui percent le brouillard le plus épais, de la mode pure, c’est entendu ! Mais sapristi ! Il y a aussi le véritable sportif. Pourquoi l’obliger à se vêtir comme ces figurantes. Pourquoi ne pas présenter les équipements qu’il souhaite ? Au diable les guêtres blanches tricotées qui ne s’arrêtent plus, les maillots échancrés jusque-là et même plus bas ! Au diable la jupe aux mille plis !
Vivent les molletières ! Vive la culotte, Madame !
Extrait du journal « Le Savoyard de Paris » 1924 – Archives départementales Haute-Savoie