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Benoît Couttet

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Benoît Couttet

JO 1924

Né en 1877 aux Pèlerins au sein d’une grande fratrie, Benoît Couttet est nommé guide en 1903, ce qui lui permet, avec ses frères Ambroise et François, de construire et d’exploiter le refuge du Plan de l’Aiguille. Très entreprenant, il n’hésite pas à voyager avec ses clients : Suisse, Italie, Autriche et même Etats-Unis.

Lors de la Première Guerre mondiale, Chamonix accueille, de février à mai 1918, de nombreux permissionnaires américains. Maîtrisant particulièrement bien la langue anglaise, Benoît Couttet se voit attribuer une carte d’identité délivrée par la Mission militaire française auprès de l’armée américaine pour servir d’interprète et de guide principal à ses soldats. Il sera décoré en 1930 pour cela de la médaille interalliée de la Victoire.

Diaporama de l’article

  • Légende photo :

    Benoît Couttet guide de haute montagne et futur président de la Compagnie des Guides de Chamonix, ici avec des clients.

  • Légende photo :

    1918 – Benoît Couttet, interprète officiel des permissionnaires américains à Chamonix

  • Légende photo :

    Benoît Couttet et l’équipe chargée de l’entretien de la patinoire lors des JO de 1924

  • Légende photo :

    Benoît Couttet devant sa maison des Pèlerins d’en Haut

    En 1929, il accepte avec simplicité le titre de président de la Compagnie des Guides de Chamonix. Sans qu’il ait réalisé d’ascensions extraordinaires, il porte en lui la confiance de ses collègues guides en même temps que celle de ses clients. Par ailleurs, il sait bien concilier les intérêts traditionnels de la – déjà – centenaire Compagnie et les aléas de l’alpinisme qui se modernise.

    Depuis 1896, il tient avec ses frères François et Ambroise le refuge du Plan de l’Aiguille, abri se présentant en deux bâtiments qu’ils ont construits eux-mêmes. Un premier petit chalet reçoit les guides et leurs clients qui ont le plaisir d’admirer les somptueuses lumières du soleil couchant avant de rejoindre leur dortoir. Le deuxième bâtiment est volontairement orienté différemment de façon à ce que les clients ne soient pas indisposés par les odeurs émanant de l’écurie où peuvent s’abriter six mulets. Porte et petits fenestrons donnent au nord.

    En 1903, Benoît Couttet et ses frères tracent, louvoyant d’un bloc écroulé à un autre, contournant d’énormes rochers, un chemin menant du Plan de l’Aiguille (appelé aussi Tapiaz) au Montenvers. Le sentier est suffisamment large pour que les excursionnistes puissent le parcourir à dos de mulet.

    Ce sentier est dorénavant utilisé par de nombreuses personnes et notamment le 19 février 1934 lors de la cérémonie en mémoire du roi Albert 1er Roi des Belges. Ce jour-là, Arthur Ravanel, Georges Tairraz et Roger Frison-Roche, dressent au sommet de la pointe sud de l’Aiguille de l’M, désormais baptisée Pic du Roi Albert, les deux drapeaux endeuillés de France et de Belgique : un hommage à l’aimé et regretté souverain.

    Ce n’est donc pas un hasard si le président de la République, Albert Lebrun, lui accorde, par décret du 31 juillet 1936, la croix de chevalier de la Légion d’honneur, déclarant, lors de sa visite à Chamonix le 6 juillet précédent : « C’est cet homme-là qu’on voulait décorer pour honorer toute la Compagnie ? Eh bien ! Je la lui donnerai, moi, la Légion d’honneur ! »

    Cette haute distinction est largement applaudie par l’ensemble des alpinistes et fait l’objet une grande manifestation officielle. Quelques années plus tard, Benoît Couttet conclut modestement au cours d’un reportage pour Le Progrès en 1950 : « C’est ainsi que je l’ai eue, cette médaille, par faveur spéciale. Ce n’est pas moi qu’il décorait, c’était la Compagnie, nous autres, tous les guides. Mais ça m’a fait bougrement plaisir, et encore maintenant. »

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